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Dans la valse incessante des ministres de la culture de ces trente dernières années, Rachida Dati, en étant reconduite à son poste samedi 21 septembre, évite d’être la plus éphémère des locataires de la Rue de Valois. La cinquième ministre de la culture (et, désormais, « du patrimoine ») de la présidence d’Emmanuel Macron aura tout fait pour sauver son poste – qu’elle occupait seulement depuis le 11 janvier – ou plutôt sa présence au sein du nouveau gouvernement.
Le 28 août, sur France Inter, la future candidate aux élections municipales de 2026 à Paris appelait à une coalition entre le camp présidentiel et la droite républicaine pour trouver un premier ministre et ne cachait pas son souhait de rester au sein du futur gouvernement : « Si on peut être utile à la France, je ne vais pas dire non. » Et, apparemment, peu importent ses ennuis judiciaires. Mise en examen depuis juillet 2021 pour « corruption passive », « trafic d’influence passif » et « recel d’abus de pouvoir » dans le cadre d’une enquête sur ses prestations de conseil, en tant qu’avocate, auprès de l’ex-PDG de l’alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, Rachida Dati voit son avenir suspendu au réquisitoire définitif du Parquet national financier. Avec le risque d’être renvoyée devant le tribunal correctionnel.
De tout l’été, la ministre démissionnaire n’aura pas mis les pieds dans les festivals hors d’Ile-de-France, désertant même la cour d’honneur du festival d’Avignon. Mais elle n’a cessé de batailler pour continuer à exister en annonçant, le 11 juillet, un plan de 98 millions d’euros sur trois ans pour améliorer l’accès aux activités culturelles en milieu rural, en recevant le 26 août tous les artistes ayant participé à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et en multipliant les interventions dans les médias ou sur X (anciennement Twitter). Prenant tour à tour sa casquette d’élue parisienne ou celle de soutien indéfectible au président de la République, on l’a lu ou entendu calmer les ardeurs de son ennemie jurée Anne Hidalgo sur le maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, ou critiquer avec force d’anciens ministres macronistes pour leur manque de reconnaissance envers Emmanuel Macron.
« Prise de guerre » du chef de l’Etat au camp républicain, Rachida Dati est parvenue un tant soit peu à rassurer un secteur culturel abasourdi par sa nomination. L’ancienne garde des sceaux de Nicolas Sarkozy n’était pas attendue rue de Valois. Elle le savait. « Je comprends que mon arrivée ici puisse surprendre. Moi, elle ne me surprend pas. Elle répond au besoin de la France que souvent on dit populaire – parfois avec un petit peu de mépris – qui doit se sentir représentée », défendait, avec son franc-parler habituel, la maire LR du 7e arrondissement de Paris lors de la passation de pouvoir, le 12 janvier, avec Rima Abdul Malak.
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